Blog de aula de José Juan Clemente, director y profesor de Geografía e Historia del IES Profesor Ángel Ysern de Navalcarnero (Madrid). Este curso estará especialmente dedicado a la materia de Historia de España de 2º de Bachillerato. Además mantiene los contenidos de las otras materias de esta especialidad: Ciencias Sociales de 1º, 2º, 3º y 4º de ESO, Historia del Mundo Contemporáneo, Geografía de España e Historia del Arte. Para contactar: derevolutionibus.geohistoria@gmail.com

miércoles, 27 de agosto de 2014

HISTOIRE DE LA FRANCE: RAGNAR, ROI DES VIKINGS

DE NOUVEAUX ENVAHISSEURS

Á partir de la mort de Charlemagne, on a le sentiment que les Carolingiens n'ont plus les moyens d'assurer l'ordre dans un aussi vaste empire. De tous les horizons surgissent de nouveaux envahisseurs dont les plus dangereux arrivent par mer.

Dès la fin du VIII siècle, ceux qu'on appelle « hommes du Nord », c'est-á-dire Normands ou encore Vikings, les « hommes que fréquentent les baies », abordent les côtes anglaises sur des vaisseaux de guerre qui pouvaient contenir 60 à 70 hommes. De haute stature, ces hardis marins devenaient, une fois débarqués, de redoutables guerriers connaissant à fond toutes les ruses de guerre.

Avec ses fleuves débouchant dans la mer par des larges estuaires et coulant au pied de riches abbayes, la Francia occidentalis était une proie tentante, un eldorado fascinant. Apparus dans la Manche aux environs de 800, les Normands doublent le Finistère avant 819. En 811, pour renfoncer les défenses maritimes, Charlemagne avait lui-même inspecté les flottilles de Gand et de Boulogne et fait restaurer dans cette dernière ville le phare romain abandonné depuis longtemps.

Profitant des crises politiques qui marquent la fin de règne de Luis le Pieux, les Normands multiplient leurs raids à partir de 834. Quentovic et Dorestad, sur les débouchés commerciaux de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin, sont régulièrement pillés.

Le 12 mai 841, Rouen est attaqué. Le 24 juin 843, les Normands arrivent á Nantes. Les habitants se réfugient dans l'église de Saint-Pierre et Sant-Paul dont ils barricadent les portes. Mais les Vikings brisent les clôtures et massacrent l'évêque dont le sang se répand sur l'autel. En mars 845, le dimanche de Pâques, Paris, abandonné par ses habitants est pillé et ses églises incendiées. Saint-Martin de Tours subit le même sort en 853. À partir de 856, Paris, à nouveau, Chartres, Évreux, Bayeux, Beauvais, Angers, Tours, Noyon, Amiens, Melun, Meaux, Orléans, Périgueux, Limoges sont la proie de ceux qui se rient de Dieu et vendent les chrétiens comme esclaves. Alors commence le pitoyable exode des moines qui, pendant deux générations, vont courir les routes pour tenter de sauver les reliques des saints dont ils assurent la garde. L'exemple le plus connu est la longue errance des reliques de saint Philibert, parties de Noirmoutier en 836 pour s'installer définitivement à Tournus, en Bourgogne, après de longues étapes dans le Poitou, puis en Velay.

Comment l'Église n'interpréterait-elle pas ces malheurs comme le produit de la vengeance divine ? Au concile de Meaux, en 845, les évêques le disent bien : « Comme ses ordres divins n'étaient pas exécutés, Dieu permit comme châtiment l'apparition des persécuteurs des chrétiens, les Normands, qui avancèrent jusqu'à Paris. » C'est souligner le fait que les dirigeants de la cité terrestre n'étaient plus capables d'assurer la sécurité de la Cité de Dieu, l'idée de défendre la collectivité ne venant pas à l'esprit de Grands plus soucieux de profiter des circonstances que de protéger les églises sans défense. « Dans leur engourdissement, au milieu de leurs rivalités réciproques, écrit Ermentaire de Noirmoutier, ils rachètent au prix de tributs ce qu'ils auraient dû défendre, les armes à la main, et ils laissent sombrer le royaume de Chrétiens. »



En 845, Charles le Chauve convoque ses fidèles pour défendre Saint-Denis, joyau des abbayes royales mais, constate le rédacteur des Annales, « beaucoup vinrent, mais pas tous ». Mieux, ceux qui viennent refusent l'affrontement et conseillent au roi de payer les 7000 livres qu'exige le chef normand Ragnar. En 858, alors que Charles le Chauve s'apprête à prendre d'assaut le camp viking d'Oscelle, près de Mantes, ses fidèles l'abandonnent pour soutenir son frère Louis le Germanique, affirmant « qu'ils ne pouvaient supporter plus longtemps la tyrannie de Charles ».

Puis, comme les autres envahisseurs avant eux, les Normands songent à remplacer la razzia par le commerce et à s'installer sur le sol de France, nombre d'entre eux étant partis, poussés par le désir de s'établir sur des terres plus hospitalières. Des communautés se fixent à Bayonne, à Nantes et sur la basse Seine. En 873, les Normands installés sur la Loire reçoivent l'autorisation royale de créer un marché dans l'île où ils étaient établis, les esclaves constituant l'essentiel du trafic.

Et, en 911, alors que les Normands conduits par le Norvégien Rollon subissent pourtant une lourde défaite devant Chartres, le roi Charles le Simple, encouragé par les archevêques de Reims et de Rouen, a l'idée de leur proposer la défense des cités de Rouen, d'Evreux et de Lisieux en échange du baptême de d'un serment de fidélité. Pendant l'été 911, le roi carolingien rencontre à Saint-Clair-sur-Epte Rollon, qui s'engage à cesser toute attaque et à embrasser le christianisme.

Le succès de cet « État » normand allait être considérable, en partie grâce à la christianisation rapide de ces païens qui déployèrent pour leur nouvelle religion un zèle de néophytes. Tandis que d'importantes abbayes étaient fondées ou se relevaient de leurs ruines comme Jumièges, Saint-Wandrille, Fécamp, les villages étaient rebâtis, un grand nombre d'entre eux recevant des noms scandinaves comme tous ceux que se terminent en beuf, de la racine bud, que veut dire « demeure », ou en fleur, venant du norois flodh qui veut dire « baie ». Ces envahisseurs qui avaient mis la France à feu et à sang allaient aussi devenir les agents le plus actifs du rayonnement de leur nouvelle « patrie ». Singulière et nouvelle démonstration des capacités de la France à assimiler les « inmigrés ».


Marseille, Jacques (2002). Nouvelle histoire de la France. Paris: Perrin.









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